Au cours de l’été 2015, Mokhallad Rasem est retourné dans son pays natal, l’Irak, dans la ville où il a entamé sa carrière d’homme de théâtre, Bagdad. En 2003, une coalition de troupes états-uniennes et britanniques a envahi l’Irak pour renverser Saddam Hussein. Depuis, le pays a sombré dans une spirale sans issue de guerre civile.

À Bagdad, Rasem est parti à la recherche d’une génération de jeunes gens ayant grandi dans l’horreur de la guerre. Il a organisé un atelier auquel une cinquantaine de participants ont pris part. Il leur a demandé de raconter leurs rêves à un public et les a filmés. Cela donne un documentaire émouvant. De façons perses et variées, les participants ont évoqué leur désir d’une vie « normale », sans conflit, sans guerre, sans religion, sans l’omniprésence de la mort : « Qui serais-je alors ? Comment serait la vie, ma vie ? »

« La nécessité de reconstruire une propre identité est peut-être plus importante que la reconstruction de l’art pour des personnes vivant en situation de guerre, mais l’art peut jouer un rôle dans le processus de construction d’une nouvelle identité et d’une nouvelle réalité. L’art ne peut sans doute pas changer le monde, mais l’art peut changer la réalité d’un inpidu », explique Mokhallad Rasem.