Cet événement illustre le chagrin de milliers de personnes qui n’ont pas la possibilité de faire leur deuil comme elles le souhaiteraient.

The Grief of Red Granny est le premier volet d’un AfrOpéra en deux parties sur le deuil individuel et collectif. Cette première partie entame un voyage émotionnel à travers le cœur d’une femme, vaguement inspirée de la reine Élisabeth et de la grand-mère de Gorges (deux Red Grannies) et interprétée par l’actrice Tine Joustra. Elle nous accueille dans les ruines de ses souvenirs et nous emmène naviguer sur les vagues de son chagrin non assimilé.

Dans cet AfrOpéra ritualisé, Görges Ocloo offre de la latitude et une voix à celles et ceux qui n’ont pas pu dire adieu à leurs proches de manière intime et individuelle, comme des parents d’enfants disparus, de victimes de guerres, de pandémies, d’attaques terroristes…

Avec le langage visuel surréaliste qui le caractérise, Ocloo donne vie à cet énigmatique processus de deuil dans le jardin d’Éden. Six anges – trois chanteur·euses lyriques et trois musicien·nes, tous et toutes originaires d’Afrique du Sud – composent l’ensemble. Le Stabat Mater de Pergolèse constitue le leitmotiv musical du spectacle. « J’amène Pergolèse dans mon église vaudoue », déclare Ocloo. Dans son adaptation radicale de cette célèbre composition, il s’inspire d’exubérants rituels de deuil et de funérailles du monde entier. Un face-à-face musical entre les cultures diverses. Un son universel de tristesse et de réjouissance concomitantes.