Une nouvelle production du collectif de théâtre flamand ​FC Bergman​​ est toujours un événement. La compagnie encore jeune a prouvé au cours de ces dernières années qu'elle fait partie des créateurs de théâtre les plus captivants de Flandre. Elle a également su conquérir sa place lors de festivals importants comme les Berliner Festspiele, la Ruhrtriennale, le Festival d'Avignon et les Wiener Festwochen. Dans ses spectacles applaudis de grande envergure tels que le récent ​JR, ​Het land Nod, Van den Vos ou encore ​300 el x 50 el x 30 el, le collectif composé de Stef Aerts, Marie Vinck, Thomas Verstraeten et Joé Agemans propose à chaque fois une véritable symphonie d'images, accompagnées ou non de musique interprétée en direct. Comme si ces artistes attendaient depuis toujours d'investir les plateaux lyriques. Et voilà que ce moment est arrivé, avec l'un des classiques absolus du grand répertoire. 

C'est avec ​Les Pêcheurs de perles que le jeune ​Georges Bizet​​ se fit connaître en 1863, annonçant ainsi son chef-d'œuvre ​Carmen, qu'il écrirait une dizaine d'années plus tard. Grâce aux « tubes » comme le duo des amis ​Au fond du temple saint et l'air ​Je crois entendre encore, cet opéra a conquis le grand public dès sa création mondiale. Le récit des deux amis jurés qui sont amoureux de la même femme, à l'issue douce-amère, reste un thème populaire jusque nos jours. Si pour certains critiques ​Les Pêcheurs de perles​ est une œuvre trop facile et larmoyante, le fait est que Bizet a livré un drame passionnel ingénieusement composé. 

FC Bergman s'attaque avec plaisir à cette pièce du répertoire. Le collectif dépouille le récit de son cadre exotique – dans la version originale, il s'agit de l'île appelée Ceylan à l'époque –, opère des coupures dans la partition et se concentre sur l'essentiel de l'intrigue et sur les protagonistes. 

Autrefois, Nadir et Zurga, deux meilleurs amis, étaient amoureux de la même femme, Leïla. Ils s'étaient promis de ne céder ni l'un ni l'autre à ces sentiments. Mais la réapparition de Leïla dans leur vie met leur amitié rudement à l'épreuve. 

Dans la version de FC Bergman, le conflit amoureux entre Nadir, Zurga et Leïla devient un retour en arrière, une méditation sur le grand amour qui aurait pu exister, le souvenir de la fougue des jeunes années. Les pêcheurs de perles évoqués dans le titre partent à la recherche de perles appartenant au passé, pérennisant ainsi le conflit et la douleur. L'amour blessé et l'amitié trahie ne guérissent jamais. 
 
Le jeune chef d'orchestre belge ​David Reiland​​ se spécialise dans le répertoire français. Pour ses débuts à Opera Vlaanderen, il peut compter sur des solistes d'exception.

Dates des représentations:
 
Opéra d'Anvers 
ven. 14, dim. 16°, mar. 18, ven. 21, dim. 23, jeu. 27, sam. 29, lun. 31* décembre – 20h / °15h / *19h 

Opéra de Gand 
sam. 12, mar. 15, ven. 18, dim. 20°, mar. 22, jeu. 24 janvier – 20h / °15h 

Grand Théâtre de Luxembourg 
mer. 8, ven. 10 mai – 20h