À sa mort, à l’âge de 82 ans, l’auteur flamand Maurice Gilliams n’avait toujours pas achevé son ouvrage Gregoria, amorcé quarante-cinq ans plus tôt. La moitié d’une vie ne lui a donc pas suffi à transcrire en roman ce sombre épisode de son existence. Pourtant, il s’agit d’une période censée rendre tout conjoint heureux : la lune de miel. Pour Gilliams, le jour du mariage et le traditionnel voyage de noces qui l’a suivi, relèvent plutôt du cauchemar. Les fiançailles ne présageaient déjà rien de bon : la fille de ses rêves est une hystérique frigide. Elle se laisse à peine effleurer. Lui, de son côté, a une sensibilité à fleur de peau et une volonté défaillante. Il écrit des vers. La manière dont cette relation a quand même abouti à un mariage constitue le récit hallucinant deGregoria.
La modernisation croissante dans l’Anvers des années 30 constitue la toile de fond de l’événement : elle, fille de fabricant de bougies, appartient à la classe des nouveaux riches. Lui est le rejeton d’une famille aristocratique désargentée – c’est toutefois ce qu’il veut faire croire. Le passé sublimé mais révolu hante le nouveau monde. À vrai dire, le protagoniste est incapable de vivre à cette époque. Gregoriaest-il un livre sur l’amour? Est-ce un roman d’épouvante, une nouvelle gothique? Bart Meuleman en fait du théâtre.
mise en scène
- Bart Meuleman
adaptation
- Bart Meuleman
interprétation
- Ivo Kuyl
- Iris Van Cauwenbergh
- Herman Gilis
- Goele Derick
- Mark Verstraete
scénographie
- Mark Van Denesse
conception lumière
- Mark Van Denesse
production
- KVS
en collaboration avec
- Theater Rotterdam / RO theater