Avec un grand groupe de metteurs en scène et d’acteurs de la Toneelhuis, Guy Cassiers crée une mise en scène exclusive de la pièce Les Aveugles de Maeterlinck, peut-être davantage une performance ou une installation qu’un spectacle, sur fond de paysage sonore intrigant de Diederik De Cock.
À l’instar des spectacles Une historie du monde en dix chapitres et demi (2009) et Au beau milieu de la nuit (2011), Les aveugles est un projet collectif de l’ensemble des créateurs et acteurs de la Toneelhuis. Les aveugles (1890) est une pièce de Maurice Maeterlinck (1862-1949), le seul Belge à avoir reçu le Prix Nobel de littérature jusqu’à présent. Les Aveugles parle d’un groupe de non-voyants dans « une très ancienne forêt septentrionale, d’aspect éternel, sous un ciel profondément étoilé », comme le décrit l’auteur au début de sa pièce.
Le groupe attend le retour du guide. Peu à peu, ils se rendent compte que leur guide est mort et qu’ils sont abandonnés à leur sort. Ils ne savent pas ce qu’ils doivent faire. Les aveugles, désemparés, ignorant où ils sont ou ce qui se passe, tournent en rond à tâtons. Cette pièce, toujours aussi oppressante, annonce En attendant Godot de Samuel Beckett.
Néanmoins, l’interprétation de Guy Cassiers adopte une autre orientation. Il ne se concentre pas sur la peur métaphysique, mais sur l’incertitude sociale qu’entraîne la disparition d’un dirigeant politique. Pour Cassiers, la forêt est le théâtre dans lequel s’égarent les spectateurs en quête de sens. Le texte de Maeterlinck est suivi à la lettre, mais les créateurs et les acteurs s’accordent une grande liberté dans les images, les scènes ou tableaux vivants qu’ils imaginent.
Avec l’ensemble de l’équipe de la Toneelhuis, Guy Cassiers veut faire de cette mise en scène un manifeste politique portant sur la responsabilité de l’inpidu et la place du détenteur du pouvoir.
« Il s’agit d’un spectacle qui requiert une attention concentrée du spectateur. Mais la forme que Cassiers a trouvée pour ce texte est tellement précise qu’il ne faut pas beaucoup d’effort pour se laisser absorber de cette étrangeté oppressante que génère la conjonction du jeu des acteurs, de la lumière et du texte. C’est un Maeterlinck qui convainc, ce qui n’est pas un mince exploit de la part de Cassiers. » – Johan Thielemans sur Cobra.be, 25 septembre 2014
de et avec
- Ben Segers
- Katelijne Damen
- Kevin Janssens
- Geert Van Rampelberg
- ensemble van makers en spelers
- Mokhallad Rasem
- Abke Haring
- Bart Meuleman
- Marc Van Eeghem
- Tom Dewispelaere
- Bart Hollanders
- Johan Van Assche
- Stef Aerts
- Marie Vinck
- Joé Agemans
- Matteo Simoni
- Thomas Verstraeten
- e.a.
conception, mise en scène
- Guy Cassiers
dramaturgie
- Erwin Jans
- Bart Meuleman
texte
- Maurice Maeterlinck
traduction
- Erwin Mortier
musique et conception sonore
- Diederik De Cock
conception costumes
- Monique Van Hassel
- Kathleen Van Mechelen
production
- Toneelhuis
- Toneelhuis