Bagaar s’inspire du film Coup de torchon (1981) de Bertrand Tavernier qui raconte l’histoire d’une société désarticulée de colons blancs dans un pays africain, à la veille de la Seconde Guerre mondiale.
Dans cette adaptation, l’histoire se situe dans un avenir proche, sur une île où les « fuyards » sont réunis jusqu’à ce que soit décidé s’ils peuvent rejoindre le continent ou pas. Mais le continent maintient depuis longtemps ses frontières hermétiquement closes. Non seulement les réfugiés, mais les travailleurs humanitaires et les militaires sont aussi abandonnés à leur sort et n’ont qu’à se débrouiller pour tout faire fonctionner tant bien que mal. La société sombre dans une apathie morale.
Le chef de l’île, Lucien Cordier, est une chiffe molle. Il est la risée de la ville et détourne le regard de la corruption qui sévit sous ses yeux. Jusqu’au moment où quelque chose en lui bascule et où il commence à se débarrasser, sans le moindre scrupule, de chaque personne qui se met en travers de sa route.
Le spectacle prend ainsi la tournure d’un affrontement entre précision scénographique et ludisme cru et brutal, entre rigueur littéraire et apparente légèreté, entre esthétique réfléchie et approche anarchique.
Peuplé de personnages grotesques dans des situations extrêmes, porté par des dialogues incisifs, l’univers de Bagaar se retrouve au bord du précipice. Une critique sociétale acerbe mêlée à de l’humour noir. Une fable impitoyable sur la faillite morale d’une société qui présente étrangement de multiples ressemblances avec à la nôtre.
Dans cette collaboration, le langage théâtral hautement visuel du directeur artistique de la Toneelhuis Guy Cassiers et la légèreté ludique de Lazarus se rencontrent. Cela donne lieu à un montage étourdissant de scènes grotesques dans lesquelles, entre autres, Koen De Grave et Charlotte Vandermeersch campent avec empressement des personnages caricaturaux. Le jeu des acteurs est parfaitement coordonné : les simagrées, le français affecté, l’anglais bredouillé… Dans le décor claustrophobique, ils se révèlent aussi tragi-comiques qu’oppressants.
"Il est évident que sur le plan formel, le mariage Cassiers-LAZARUS s’avère une bonne union pour les deux parties. Les membres de LAZARUS injectent au langage scénique littéraire et épuré de Guy Cassiers une dose bienvenue de plaisir de jeu et de folie tandis que l’approche rigoureuse et conséquente de Guy Cassiers met en valeur le talent des Lazarussiens."
"Le collectif LAZARUS travaille pour la première fois avec le metteur en scène Guy Cassiers dans cette adaptation théâtrale du film Coup de Torchon, entre-temps un classique. Un partenariat stimulant !"
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d'après
- Coup de torchon van Bertrand Tavernier, Jean Aurenche
de
- Guy Cassiers
- LAZARUS
mise en scène
- Guy Cassiers
codirection
- Pieter Genard
dramaturgie
- Erwin Jans
adaptation
- wordt collectief gemaakt
avec
- Katelijne Damen
- Koen De Graeve
- Marianne Loots
- Günther Lesage
- Ryszard Turbiasz
- Joris Van den Brande
- Charlotte Vandermeersch
scénographie
- Tim Van Steenbergen
costumes
- Karen De Wolf
conception lumière
- Fabiana Piccioli
coproduction
- Toneelhuis
- ARSENAAL/LAZARUS
avec le soutien de
- Casa Kafka Pictures Tax Shelter powered by Belfius
- Tax Shelter maatregel v/d Belgische Federale Overheid
production
- Toneelhuis