Atropa, le volet qui clôture la Triptyque du pouvoir, retourne à la mère de toutes les guerres, la tristement célèbre guerre de Troie.
Tom Lanoye et Guy Cassiers ont adapté en toute liberté les grandes tragédies grecques. Ils se sont focalisés sur Agamemnon, le commandant en chef des Grecs, et les femmes dont il a fait des victimes. Sa superbe belle-sœur Hélène, qui lui fournit l’excuse pour commencer une guerre. Sa fille Iphigénie, qu’il sacrifie pour garantir des vents favorables à sa flotte. Sa femme Clytemnestre dont il refuse d’écouter les supplications. Et finalement, les Troyennes (la reine Hécube, sa fille Cassandre et sa belle-fille Andromaque) dont il tue les époux, les frères et les fils. Dans une nouvelle fin, puissante et inattendue, toutes ces femmes défient Agamemnon et le mettent en face de la faillite ultime de son pouvoir.
Bien que littéralement copiés des discours de George W. Bush et de Donald Rumsfeld, les arguments d’Agamemnon sont intemporels : la logique de guerre prévaut de tout temps. La chute de Troie, connue dans l’Antiquité comme la « Ville des tours », représente tout autant l’attentat sur Manhattan que les bombardements de Bagdad et de Basra.
TRIPTYQUE DU POUVOIR
Après son impressionnant cycle Proust, une méditation théâtrale émouvante et recueillie sur la mémoire et le temps révolu, Guy Cassiers consacre à présent une nouvelle trilogie aux rapports complexes entre l'art, la politique et le pouvoir. Le premier volet, Mefisto for ever, d'après le roman Mephisto de Klaus Mann, a été créé à l'automne 2006. Pour la deuxième partie, Wolfskers (Belladone), Cassiers s'inspire de trois scénarios du cinéaste russe Alexandre Sokourov, dont les sujets respectifs sont Lénine, Hitler et Hirohito. La troisième pièce, Atropa, se base sur des tragédies grecques, plus particulièrement celles qui portent sur la guerre de Troie. Les trois volets peuvent être vus séparément, mais ici aussi, l'ensemble vaut bien davantage que la somme des éléments. Comme dans le cycle Proust, la forme en triptyque offre la possibilité d'approfondir et d'ouvrir plus largement le thème abordé. À mesure que se construit la trilogie, les échos se multiplient. Mefisto for ever est le récit de la séduction (infernale) du pouvoir. Wolfskers parle de l'intoxication du pouvoir (wolfskers est le nom néerlandais de la belladone, une plante d’une grande toxicité). Atropa traite de d’une agonie du pouvoir (outre le nom générique d'une plante vénéneuse, Atropa est celui de la Parque grecque qui sectionne le fil de la vie).
mise en scène
- Guy Cassiers
texte
- Tom Lanoye
dramaturgie
- Erwin Jans
chants, textes, musique
- Marianne Pousseur
adaptation
- Guy Cassiers
- Tom Lanoye
d'après
- Euripides
- Aischylos
- George W. Bush
- Donald Rumsfeld
- Curzio Malaparte
interprétation
- Marlies Heuer
- Abke Haring
- Gilda De Bal
- Vic De Wachter
- Ariane van Vliet
- Katelijne Damen
design
- Enrico Bagnoli
- Diederik De Cock
- Arjen Klerkx
conception costumes
- Tim Van Steenbergen
production
- Toneelhuis
- Toneelhuis