LA TONEELHUIS AUSSI EST TRÈS PRÉOCCUPÉE PAR LES COUPES SOMBRES DANS LES BUDGETS DE LA CULTURE

LA TONEELHUIS AUSSI EST TRÈS PRÉOCCUPÉE PAR LES COUPES SOMBRES DANS LES BUDGETS DE LA CULTURE

Le directeur artistique de la Toneelhuis, Guy Cassiers s’interroge sérieusement – de même que l’ensemble du secteur culturel et l’organisation de défense de ses intérêts, oKo – sur les coupes claires dans les subventions allouées à la culture que le gouvernement flamand inflige de manière unilatérale et à très court terme. Un gouvernement qui « épargne » de la sorte s’en prend à l’excellence de notre production artistique et compromet l’avenir du secteur.

QUE SE PASSE-T-IL ?

Le gouvernement souhaite réduire de manière draconienne les subventions allouées aux arts dans le cadre de restrictions budgétaires. Les organisations qui bénéficient de subventions du gouvernement flamand pour leur fonctionnement verront ce montant réduit de 6 % en 2020. Cela concerne la Toneelhuis et tous les artistes qui constituent le cœur battant de cette maison. Lesdites « institutions artistiques » verront leurs subventions du gouvernement flamand réduites de 3 %. Mais les plus durement touchées sont les subventions allouées à des projets artistiques, celles-ci sont amputées de 60 %. Les subventions aux projets et les bourses attribuées à des artistes sont ainsi réduites à la portion congrue de 3 392 000 euros en 2020. En 2019, elles s’élevaient encore à 8 466 000 euros et en 2018 à 12 145 000 euros. Overleg Kunstenorganisaties, le défenseur des intérêts du secteur artistique et la fédération des employeurs de plus de 220 organisations artistiques flamandes et bruxelloises déplorent cette décision au plus haut degré. Leen Laconte, directrice d’oKo : « Le gouvernement flamand affirme dans son accord gouvernemental qu’il souhaite miser sur “la culture, l’excellence et le rayonnement international”. En même temps, l’ensemble du secteur – institutions artistiques, organisations artistiques et artistes – est forcé de considérablement se serrer la ceinture. Pour le moment, le gouvernement n’a pas précisé comment il compte conjuguer ces deux projets antagonistes. Le secteur artistique visé par les mesures n’a malheureusement pas été consulté jusqu’à présent. »

DÉSTABILISANT

Guy Cassiers souscrit à l’analyse de Leen Laconte : « Les conséquences de cette décision touchent tout le monde. Si les organisations artistiques doivent épargner, elles ont quelques options : chercher des revenus supplémentaires ou réduire l’offre. Mais la première option est rendue impossible par la décision à très court terme du gouvernement qui introduit ces restrictions dès 2020, soit dans moins de deux mois. Les engagements pour l’année 2020 sont pris depuis longtemps. Ces épargnes laissent un secteur affaibli derrière elles. Ce qui aura un effet déstabilisant sur l’afflux, les partenariats, l’efficacité, l’emploi et en fin de compte sur le public. Cela fait dix ans qu’on nous impose des restrictions, depuis 2010, les coupes s’élèvent à plus de 25 millions d’euros. Cela a entraîné la transformation forcée de multiples contrats à durée indéterminée en contrats à durée déterminée et brève ou à des engagements de free-lance. Néanmoins, les organisations ont continué à placer la barre très haut en matière de qualité. »

60 % DE RESTRICTIONS SUR LE BUDGET DES SUBVENTIONS AU PROJET

Le gouvernement propose de réduire de manière bien plus draconienne le budget des subventions au projet. Ces subventions permettent aux artistes d’accéder aux scènes artistiques et d’innover. Guy Cassiers, de même que l’ensemble du domaine des arts considèrent cette décision comme particulièrement regrettable. Une telle amputation invalide l’avenir des arts. Et il n’y a pas de véritable alternative. De concert avec l’ensemble du secteur, la Toneelhuis demande au ministre président Jan Jambon de rapidement remettre les subventions au projet à niveau.

Puisque l’effet de ces restrictions budgétaires sera très rapidement tangible et que l’ensemble du secteur désire engager sa connaissance du terrain et son professionnalisme pour élaborer des solutions avec le gouvernement, le secteur – et donc également la Toneelhuis – demande à pouvoir entamer au plus vite une concertation avec le ministre président.