Je veux continuer sur la lancée du langage que j’ai trouvé pour FLOU : des « conversations normales » entre des employés, mais qui expriment plus ce qui est dit. J’écris un texte pour cinq personnages. Sur la scène, je vois une chorégraphie de mouvements et de textes, tant parlés que physiquement visibles. Un mantra industriel.
Les gens avec qui je vais travailler sont d’une grande importance pour moi. Marlies Heuer, avec qui j’ai travaillé dans Linoleum/Speed, allie sa science du mime à une grande clarté de diction. Je suis depuis longtemps en contact avec Ruud Gielens avec qui j’ai fait onder ijs au KVS en 2005. Jonas Vermeulen termine sa formation dans la section variétés au Conservatoire d’Anvers : son physique gracile lui donne une présence exceptionnelle sur la scène. Le troisième interprète masculin est Misha Downey, l’une forces vives des spectacles de la Needcompany. Pieter Ampe sera mon sparring-partner en coulisses pendant la course à la première, puisque je serai moi-même sur la scène. Senjan Jansen, avec qui j’ai travaillé dans toute une série de productions, se charge du décor sonore. Le plasticien Jean Bernard Koeman conçoit un grand décor pour TRAINER. J’espère aussi pouvoir travailler de nouveau avec Stef Alleweireldt, qui a conçu la lumière pour Benjamin Verdonck et moi-même dans SONG #2.
TRAINER sera un spectacle expressif, une performance avec des acteurs, des objets et du texte dans lesquels le rythme, la répétition et la sensualité jouent les rôles prédominants. Le décor sera monté et démonté. Les acteurs seront dans une machine, tout en en faisant partie. La machine sera l’homme. Dans la fabrique, la discipline est profondément ancrée. Une habitude, un mouvement, une continuation automatique, irréfléchie. Je veux explorer la sensualité de la répétition sans préjugé ni réserve. L’individu pourra être présent, mais devra aussi se fondre dans un organisme pulsant qui n’est pas d’ici ni de maintenant. Braindead excitement. »
Interview An-Marie Lambrechts