Mokhallad Rasem

Mokhallad Rasem

Mokhallad Rasem (°1981) est un comédien et metteur en scène né et formé à Bagdad. La guerre en Irak a cependant donné une autre tournure à sa vie : depuis 2005, il vit et travaille en Belgique. Il s’est fait remarquer avec Irakese geesten, son spectacle physique et fulgurant, à la structure associative et fragmentaire. Depuis le 1er janvier 2013, il est artiste associé à la Toneelhuis. Alors qu’initialement il s’attaquait surtout au théâtre de répertoire classique, chemin faisant il a adopté une approche de nature plus documentaire. Des projets comme Body Revolution et Chercheurs d’âme témoignent d’une sensibilité particulière pour l’incidence du déracinement sur un être humain. Poignant, universel et obstinément porteur d’espoir.

Mokhallad Rasem suit une formation de comédien et de metteur en scène à Bagdad, où il réalise ses premières productions de théâtre. La guerre en Irak a cependant donné une autre tournure à sa vie : depuis 2005, il vit et travaille en Belgique. Son œuvre théâtrale est fulgurante et physique, construite de manière associative et fragmentaire, ancrée sur des idées limpides et imagées. Une nouvelle voix dans le paysage théâtral.

Ainsi, il se fait remarquer avec Irakese Geesten (Fantômes irakiens) (prix de la création du festival Theater aan Zee 2010, sélectionné pour le Vlaams Theaterfestival 2010) et avec Monde.com (Facebook) (Kunstenfestivaldesarts 2011). Depuis le 1er janvier 2013, il est artiste associé à la Toneelhuis où il se concentre sur le répertoire européen: Hamlet, Othello, Roméo et Juliette de Shakespeare. Pour Mokhallad Rasem, il ne s’agit pas de réaliser des mises en scène fidèles au texte du répertoire. Il part en quête des thèmes essentiels des pièces et crée à partir de là son propre univers, dans lequel l’image, le silence et la présence physique des comédiens sont tout aussi importants que les mots et l’histoire. La première de Roméo et Juliette se déroule au Bourla en avril 2013. Avec ce spectacle, il prend part au Young Directors Project 2013 aux Salzburger Festpiele et en août de la même année, le jury lui attribue le premier prix parmi les quatre jeunes créateurs sélectionnés. À la fin de la saison 2013-2014, Mokhallad invite quatre amis créateurs de théâtre (Lotte van den Berg, Yousif Abbas, Kristian Al Droubi et Gökhan Shapolski Girginol) et demande à chacun de créer un spectacle de vingt minutes autour du thème de l’attente. Le résultat est présenté dans un festival d’un jour et part ensuite en tournée. En 2014, la contribution personnelle de Mokhallad Rasem à Wachten lui vaut le troisième prix au BEfestival à Birmingham et le spectacle effectue cette même année une longue tournée à travers le Royaume-Uni et l’Espagne. Au début de la saison 2013-2014, le 2 novembre 2013, a lieu la première de Djinny, un spectacle féerique et multimédia pour les enfants à propos du manque. Une production de la maison malinoise De Maan, mise en scène par Mokhallad Rasem. Dans le cadre de GEN2020, il réalise en décembre 2013 pour ‘t Arsenaal à Malines, un théâtre d’ombres, Life’s but a walking shadow. En avril 2014, à la Toneelhuis, a lieu la première de sa deuxième adaptation d’une pièce de Shakespeare Hamlet Symphony dans laquelle il rend hommage à son père défunt.

À l’automne 2014, Rasem met en scène Closed Curtains, une pièce sur le parcours du combattant du cinéaste iranien Jafar Panahi, assigné à résidence et interdit de tournage, dans une coproduction entre la compagnie malinoise ’t arsenaal et le Theater Malpertuis (Tielt, Flandre occidentale).

En février 2015, il crée Body Revolution pour la Toneelhuis : une installation-performance, réalisée avec des performeurs originaires du Moyen-Orient et d’Afrique du Nord, sur les effets physiques de la violence et de la souffrance. En mars 2015, il présente son adaptation pour trois comédiens d’Othello, le classique de Shakespeare. À l’automne 2015, Mokhallad Rasem met en scène son adaptation du roman de J. M. Coetzee, Une enfance de Jésus.

Au printemps 2016, il assure la mise en scène de PAX Europa, une coproduction de la Toneelhuis, De Nieuw Amsterdam (NL) et ‘t arsenaal. Entre-temps, Mokhallad Rasem prépare Young Baghdad, un documentaire sur les rêves de jeunes Irakiens, dont la première a eu lieu au Bourla, en 2017. Il monte Zielzoekers, une performance/documentaire qui donne une voix à des demandeurs d’asile à Menin (2017, production Theater Malpertuis). Cette production connaît deux déclinaisons : Zielzoekers – de installatie et Zielzoekers – triptiek dans lesquelles Rasem engage la discussion avec chaque fois d’autres demandeurs d’asile (respectivement à Valenciennes et à Paris). Pendant ce temps, les productions Wachten et Body Revolution continuent à effectuer des tournées internationales, et Othello est présenté de manière sporadique sur les scènes européennes.

Durant la saison 2017-2018, Mokhallad nous réserve une initiative surprenante et originale: Delivery Theatre, du théâtre livré à domicile. Il met également en scène Mother Song, un projet italo-autrichien autour de la souffrance et de la résilience des femmes. La première de Young Bagdad, un documentaire sur les rêves de jeunes Irakiens, aura lieu au Bourla à l’automne 2017. Tijdelijk, une collaboration avec Sofie de Smet, doctorante en Théâtrologie et en Psychologie, abordera la question du récit traumatique au théâtre après une expérience de violence collective.

Pour la saison 2018-2019, Mokhallad Rasem lance deux nouveaux projets : dans Audition for Life/Art, il analyse – entre autres avec Helge Letonja, fondateur de la compagnie allemande Steptext – les parallèles entre un acteur qui passe une audition pour un rôle et des artistes d’ailleurs qui veulent se frayer un chemin dans un nouveau pays. Et aussitôt après, il enchaîne, aux côtés de Kuno Bakker (Dood Paard, NL), avec la production De verse tijd : une quête de terrain commun par « deux âmes errantes » qui, pour des raisons différentes, ne vivent plus dans leur pays d’origine. Ce spectacle applaudi par la presse et par le public pour sa fraîcheur et sa sincérité sera repris au cours de la saison 2019-2020. En octobre 2019 Mokhallad Rasem crée Dagboek van een leeg bed [Journal d’un lit vide], un seule en scène dans lequel il transpose des notes d’un journal intime en un récit hautement personnel qui invite à la réflexion sur la vie et la façon dont nous l’envisageons.

Au printemps 2021, Kuno Bakker et Mokhallad Rasem créent ensemble le spectacle Homemade, une suite de leur production précédente, De verse tijd. Ils y construisent un lieu de vie à partir de la question essentielle : où se sent-on chez soi?

Au cours de la saison 2021-2022, les deux créateurs créent conjointement – avec Janneke Remmers – le troisième volet de ce qui est entre-temps devenu un triptyque léger sur la question « comment vivre ? » : Looking for Habibi est un spectacle sur le sens de l’amour dans notre vie (avril 2022).

En octobre 2021, Jessa Wildemeersch et Mokhalled Rasem présentent la première de Ik ben mijn straat. Dans ce spectacle, les deux créateurs mettent en lien leurs univers de vie respectifs, en Irak et en Belgique, par le biais de mots, d’images et de souvenirs. Ils créent aussi une version pédestre du spectacle, sous forme de promenade en plein air.

Mokhalled Rasem clôture la saison 2021-2022 par une participation à Lonely Hearts Club Band, un projet collectif qui réunit tous les créateurs de la Toneelhuis sur la scène du Bourla en juin 2022.

Entre-temps, Zielzoekers (et les projets qui en découlent) sont en tournée, de même que Delivery Theatre et Journal d’un lit vide.

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