Benjamin Abel Meirhaeghe

Benjamin Abel Meirhaeghe

Benjamin Abel Meirhaeghe (°1995) est un performeur, contre-ténor et metteur en scène de spectacles lyriques et visuels. Il entremêle des éléments de l’opéra à la pop, à l’électronique, au ballet et à la performance et conçoit le théâtre comme une chambre d’écho dans laquelle les formes anciennes et nouvelles cohabitent. « Plutôt que mettre le feu à la baraque, je souhaite mener une conversation entre le présent et le passé ». Il ne recherche pas le choc des styles, mais a fait du « lien » sa pratique artistique : son œuvre jette des ponts entre les genres, les mouvements artistiques, les artistes et les publics.

Après avoir obtenu son diplôme à la Toneelacademie Maastricht en 2018, Benjamin Abel Meirhaeghe s’est plongé presque aussitôt dans le monde de l’opéra dont le mariage de la musique et du drame constitue le biotope idéal pour les Grandes Émotions que l’œuvre de Meirhaeghe recherche invariablement. Par amour du genre, Meirhaeghe veut aussi l’ouvrir et le réécrire : il faut libérer la musique séculaire du joug de la tradition afin qu’elle devienne une musique du présent. « L’art et le répertoire sont beaucoup plus intéressants lorsqu’ils constituent une sorte de courroie de transmission permettant à d’autres de s’y attaquer que lorsqu’on les maintient dans l’éternelle répétition de reprises ». Meirhaeghe relève volontiers ce qu’il considère comme un défi, à savoir combiner des passages classiques avec des symboles nouveaux et des sons radicaux. Cela donne des spectacles étourdissants, d’une profonde sensibilité dont la force ritualiste entre en résonance avec le monde d’aujourd’hui.

Pour ses créations, Benjamin Abel Meirhaeghe réunit, à la ville comme à la scène, une distribution bigarrée. Il s’efforce de rassembler des personnes qui, à première vue, n’ont rien en commun, mais qui, précisément pour cette raison, peuvent entrer de concert dans un monde nouveau et ainsi représenter l’avenir. Chez Meirhaeghe, les danseurs chantent et les chanteurs dansent. Ainsi, il remet en question d’un seul coup les notions de perfection et virtuosité musicales. La surprenante combinaison de performeurs suscite dans la foulée une mixité de publics, ce qui constitue l’un des principaux objectifs de Meirhaeghe. Il veut attirer au théâtre aussi bien le monde de la pop que le public des salles de concert.

En 2020, il a créé A Revue à l’Opera Ballet Vlaanderen, un cabaret rétrofuturiste et queer dans lequel des extraterrestres déterrent les artefacts perdus de l’opéra. Ce spectacle stupéfiant sur le plan visuel a été sélectionné pour le TheaterFestival 2021.

En 2021, il a réalisé le concert rituel Spectacles, à la fois un spectacle et un album, qui réunit des rythmes implacables, des chansons d’amour languissantes, la fragile voix de fausset de Meirhaeghe et des influences jazzy et gospel. Avec le producteur Laurens Mariën et la danseuse Hanako Hayakawa, il a transformé ce concert en une expérience théâtrale.

Début 2022, il a créé Madrigals. Meirhaeghe a revisité les Madrigali guerrieri et amorosi de Claudio Monteverdi, des œuvres vocales impétueuses sur la guerre et l’amour, pour en faire un cri de liberté, animé par la pugnacité et la passion, qu’il a marié à la pop expérimentale de Jesse Kanda.

Sa première création pour la Toneelhuis était Ode to a Love Lost (2023). Ce spectacle, dont le point de départ repose sur une histoire d’amour personnelle de Meirhaeghe, se déroule dans le profond cratère d’un cœur.

À l’automne 2023, la Volksbühne de Berlin a invité Benjamin Abel Meirhaeghe à créer sa propre interprétation exubérante du récit de la Genèse : Death Drive – Everything everyone ever did.

Au début de l’année 2024, Meirhaeghe a créé à la Toneelhuis Shelly Shonk Fiffit : une réplique du télescope spatial James Webb, sur une composition musicale de Caterina Barbieri et une chorégraphie de mouvements picturaux.

En décembre 2024, il crée Give Up die alten Geister à la Schauspielhaus Bochum : avec Fumiyo Ikeda, il y monte une version pianistique à quatre mains et très personnelle du célèbre Requiem de Mozart.

Au printemps 2025, Benjamin Abel Meirhaeghe crée Mantike Bloom Boom à la Toneelhuis : un monologue visuel, écrit par Louise Van den Eede et interprété par Marjan De Schutter, à propos de l’art du présage à la lumière de l’apocalypse imminente.

Depuis 2022, Benjamin Abel Meirhaeghe fait partie des créateurs attitrés de la Toneelhuis et assure, aux côtés de Lisaboa Houbrechts, Gorges Ocloo, FC Bergman et Olympique Dramatique, la direction artistique de la Toneelhuis.

Productions de/avec ‘Benjamin Abel Meirhaeghe’

Madrigals Théâtre Archives

Madrigals

Muziektheater Transparant / d e t h e a t e r m a k e r / Benjamin Abel Meirhaeghe

De Grap Théâtre Archives

De Grap

Kim Karssen / Benjamin Abel Meirhaeghe / De Warme Winkel / Nona / d e t h e a t e r m a k e r